Aussitôt dit, aussitôt fait. Après l’intervention du SCJE (Service de contrôle judiciaire et d’enquête) lors de la rentrée des chefs d’établissement, à Raismes fin août 2022, Blandine Deboosere, responsable du collège Notre-Dame de Saint-Saulve et coordinatrice pour le bassin du Valenciennois, a interpellé Virginie Renard, juriste et responsable de formation, et mobilisé plusieurs collègues des écoles du secteur (Saint-Joseph Saint-Saulve, Notre-Dame Valenciennes, Jeanne-d’Arc Condé, Sacré-Cœur Quarouble et Sacré-Cœur Fresnes-sur-Escaut) pour mettre en route la machine. « On a d’abord organisé une demi-journée pédagogique avec tous les personnels de ces établissements, explique Blandine Deboosere. Puis on a demandé dans chaque école que des personnes volontaires puissent suivre une formation. Vingt-cinq l’ont été au cours de l’année 2022-2023, à partir de modules juridiques (rappel de la loi), psychologiques (empathie, gestion des émotions) et éducatifs. »
La directrice s’est appuyée sur Virginie Renard, juriste et responsable de formation au SCJE, pour, d’une part, présenter le projet en octobre 2022 lors d’une assemblée générale de parents d’élèves, et d’autre part, le protocole aux familles lors des réunions de rentrée 2023.
Le dialogue pour faire retomber les tensions
Au collège Notre-Dame, une équipe de dix écoutants est à présent en place, composée de professeurs, du CPE (conseiller principal d’éducation), d’une documentaliste, de l’animatrice en pastorale et de la responsable du point écoute. Sa mission : écouter, entendre la parole et agir dans un climat serein, appuie Blandine Deboosere.
Loïc Vandrisse, professeur de mathématiques, qui fait partie du groupe, détaille le protocole : « On rencontre l’élève cible et l’élève intimidateur, ainsi que des élèves de l’entourage. Dans les cas les plus courants, le fait de dialoguer fait déjà retomber la tension. » Le dispositif apparaît clairement dans le carnet de correspondance des élèves, ainsi que les numéros d’alerte (3020 pour le harcèlement et 3018 pour le cyberharcèlement).
Une nouvelle étape vient d’être franchie en cette rentrée 2023 : quinze élèves, représentant tous les niveaux de classe, ont été choisis pour devenir ambassadeurs de cette cause. Ils ont été formés en octobre. Leur mission ? Alerte, mener des campagnes de sensibilisation et encadrer. Une mission citoyenne pour dire stop à ce fléau. Un dispositif étendu aux écoles début décembre.